La Voie de la perfection
L’enseignement secret d’un maître kurde en Iran.
Bahrâm Elâhi aux éditions Albin Michel « Spiritualités vivantes » Pages 186, 187.
Celui qui est dominé par l’orgueil (Qorur) est une sorte de monstre aveugle qui ne voit que lui, ne s’intéresse à rien qu’à lui et à ce qui lui profite. Si un tel personnage rencontre un maître spirituel, il se croira très vite supérieur à lui. Il n’y a aucun espoir de salut pour lui, et il sera rejeté.
Le degré inférieur est l’égocentrisme, la suffisance,, l’amour-propre (khodpasandi). A la différence de l’orgueilleux proprement dit, l’égocentrique a plus ou moins conscience de son défaut, mais il s’aime bien comme il est, et prend ce vice pour une preuve de sa forte personnalité. Il ramène tout à lui, parce qu’il se prend pour la norme de tout. Si l’orgueilleux ne se donne même pas la peine de regarder les autres, qui sont pour lui quantité négligeable, l’égocentrique, au contraire, passe son temps à juger et critiquer tout par rapport à lui. Toujours à l’affût des erreurs et des défauts des autres, il se plaint de tout, ne voit pas la poutre dans son œil, mais seulement la paille dans l’œil de son voisin. L’auxiliaire le plus puissant de l’orgueil et de l’amour-propre est le doute spirituel.
Une autre manifestation d’orgueil est la vanité (‘ojb) : c’est l’orgueil fondé sur rien, et entretenu par l’imagination. Le vaniteux ou prétentieux est sensible à toutes les flatteries et tous les compliments ; il ne manque pas une occasion de se donner de l’importance, et a tendance à exagérer tout ce qui se rapporte à lui.