La Légende de Diamant

19/08/2017 16:56

Sept Récits du Monde Celtique par  Edmond Bailly - LIBRAIRIE DE L’ART INDEPENDANT - 1909

 Le Maître des Triades (pages 116/117)

 

Bien, et encore bien ! approuva le Pontife. Maintenant, parle-nous des autres.

Du nom et de la Parole chuchotés à l’origine des choses, s’envolent d’innombrables existences, et Dieu seul les pourrait compter. Et chaque existence ainsi animée, par l’une des parcelles divines, en reçoit un caractère propre ; car, dans l’acte de création qu’il accomplit de toute éternité, Dieu, dont le pouvoir est sans bornes, diversifie artistement son œuvre ; de sorte qu’on ne saurait trouver, dans l’univers, deux astres identiques, pas plus qu’il n’existe, sur cette terre, deux brins d’herbe absolument semblables. Tout devoir, pour l’être doté d’un génie propre, d’un Awen, est de le rendre à son originelle pureté, afin que de la totalité des Awens se reconstitue la primordiale harmonie autrefois troublée par la rude Nécessité, dans le Cercle des Transmigrations ! Mais, pendant que toute vie émane de Dieu, tout bien d’une vérité, nul pouvoir ne saurait exister sans une part de liberté dans le stade humain ; et de cette liberté s’alimente, par aveuglement des créatures, toute opposition à l’état de Félicité. A cause de cela, les initiés à la Science purent redescendre du Cercle de Gwynfyd, où ils étaient parvenus, afin d’aider leurs frères ignorants. Pour connaître toute chose, j’ai souffert toute chose ; j’ai éprouvé toute forme d’existence ; tout mal et tout bien ont été distingués par moi ; j’ai épuisé toute haine, exalté tout amour : confie-moi la tâche que je suis venu chercher, Maître, j’attends !

Comme il achevait de parler, une lumière intense s’éleva au-dessus du front du jeune homme, et, durant quelques secondes, cette lumière brilla comme une blanche étoile.....