Défense du Paganisme contre la Galiléens
Par Julien l’Apostat . Editions Mille et une nuits
« Tout cela est entièrement fabuleux. Dieu pouvait-il en effet ignorer que l’aide qu’il avait créée se révélerait maléfique plutôt que bénéfique pour celui qui l’avait reçue ? Que dirons-nous du serpent qui parlait avec Eve ? De quel langage se servit-il ? Fut-ce de celui des hommes ? Et en quoi de telles légendes diffèrent-elles des mythes inventés par les Grecs ? N’est-ce pas la plus grande des absurdités de dire que Dieu interdit la connaissance du bien et du mal aux personnes qu’il a lui-même façonnées ? Y a-t-il en effet d’être plus stupide que celui qui ne sait distinguer le bien du mal ? Car il va de soi dans ce cas qu’il n’évitera pas le second, je veux dire le bien. Bref, Dieu a interdit à l’homme de gouter à la sagesse, alors que rien n’a plus de valeur à ses yeux. Que la capacité de distinguer le bien de ce qui l’est moins soit le propre de la sagesse est une évidence peut-être même pour les sots ; le serpent fût de ce fait un bienfaiteur plutôt qu’un corrupteur du genre humain. »