"Les Dieux, ceux qui adviennent" de Luc-Olivier d'Algange
Revue L'INACTUELLE -Revue d'un monde qui vient - Edition du 11 Mai 2020 (voir lien ci-dessous)
Quand bien même uniformiserait-t-on tous les aspects de notre environnement et de nos styles de vie, les dieux demeurent, en puissance, tant que nous pouvons les nommer.
No
tre langue irrigue nos pensées, la porte plus loin, gardant le souvenir de la source, lumineuse fraîcheur, jusqu’à l’estuaire où elles s’abandonnent à l’océan du monde et des autres hommes. On chercherait en vain, dans ce monde devenu abstrait, enracinement plus profond ailleurs que dans le cours des phrases, – et mieux encore qu’un enracinement, une source, une ressource de notre intelligence, – de cette intelligence que nous avons avec ce qui nous environne, et qui nous regarde et nous reconnaît.Nommer les dieux, c’est être d’intelligence, non pas avec l’ennemi, mais dans l’amitié des aspects divers du monde. Ce vent, Eole, ce soleil, Hélios, cet Océan nous parlent, nous regardent, et nous pouvons leur adresser nos louanges, nos imprécations ou nos prières. Les dieux disent, en existant, la relation qui opère entre le monde et nous, entre l’immense et l’infime, entre le mortel et l’immortel. Ainsi, la vision que nous avons du temps ne se réduit pas à la seule temporalité des mortels que nous sommes, et nous pouvons ainsi servir ce qui est plus haut et plus grand que nous; condition nécessaire à toute fondation, à toute civilisation.
linactuelle.fr/index.php/2020/05/11/dieux-qui-adviennent-luc-olivier-d-algange/