La voie traditionnelle druidique
Troisième cercle
Les postulants : première étape sur le sentier, "la joie du débutant", il participe en observateur aux célébrations. Il n'a pas encore reçu l'initiation pour entrer dans le cercle sacré (il peut y pénétrer si les druides lui proposent en cours de cérémonie).
Les mabinogs (marcassins) : premier degré du cercle sacré. Il est admis à l'intérieur du cercle pour les rituels.
Les disciples : deuxième grade du cercle sacré.
Les disciples investis : troisième grade du cercle sacré.
L'anti-sedon (deuxième cercle)
Les Vates : voie lunaire plutôt pour les esprits mystiques et intuitifs.
Les Bardes : voie solaire plutôt pour les esprits mystiques intellectifs.
Le sedon (premier cercle composé des Druides et de Grands Druides )
Ban-Druis (féminin) / Druides (masculin) : c'est la voie des enseignants, ce qui ne les exempte pas d'être des chercheurs invétérés.
Ver Ban-Druis / Ver Druides : ce sont les seuls habilités à transmettre la fonction de Druide.
La branche rouge (Chevalerie Celtique Initiatique)
Cette voie spirituelle initiatique est ouverte aux personnes ne souhaitant pas, ou ne souhaitant plus, suivre la Voie Sacerdotale. Les membres de cette voie participent aux rituels aux côtés des sacerdotes.
Elle propose des enseignements autour des valeurs celtiques liées à cette branche.
Il existe trois étapes :
Le novice : la première étape aborde les préceptes de chevalerie et l'étude des bases de la Tradition Celtique.
L'écuyer : la deuxième étape aborde la compréhension et l'approfondissement de la Tradition Celtique et sa mise en application sur le plan personnel.
Le chevalier : la troisième étape synthétise les enseignements et les valeurs acquises lors des deux étapes précédentes permettant à ce niveau de pouvoir manifester dans sa vie profane les hautes valeurs de la chevalerie.
CE QUE NOUS CROYONS
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« Je crois en l’existence d’un seul Etre, Tout-Puissant, Infiniment Sage, Infiniment Bon, Source et Conservateur de tous les êtres émanés, et que je désigne par les trois lettres saintes : OIW… (Triades : 1-5).
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« Je crois qu’OIW, parce qu’envisageant par son Omniscience, tous les Futurs possibles, opère parmi eux, par son Omni sapience, une discrimination éternelle comme lui, constituant ainsi le Bien et le Mal. Ce qu’il admet, souhaite, conserve, constitue alors Keugant, le « Monde Divin ». Ce qu’il réfute, rejette, réprouve, constitue ANWN., « L’Abîme », (Triades 6-7-8-14-83-72).
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« Je crois qu’OIW, parce qu’Infiniment Bon, souhaite et fait que tout ce qui constitue ANWN évolue et s’améliore, parvenant fatalement un jour en Keugant. Mais, parce qu’en Lui, la « possibilité » des choses bonnes ou mauvaises, est infinie, éternelle est donc Œuvre de Rédemption, comme le sont eux-mêmes, ANWN et KEUGANT… (Triades 7-14).
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« Je crois que ceux des êtres existant de toute éternité, tels qu’OIW les souhaite, constituent alors ce que les hommes nomment les « dieux », soit ses propres Attributs métaphysiques, et ses modalités de manifestations. Ces êtres résident alors au Cercle de Gwenved, le « Monde Blanc », cercle de la Plénitude, seul reflet de KEUGANT accessible aux êtres émanés (Triades : 14-83-72).
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« Je crois que tous les « possibles », rejetées en ANWN, sont destinés à devenir des « créatures », et qu’en émergeant de ce Cercle par la Grâce et l’Amour Divins, elles constituent le Cercle d’ABRED, le « Monde de l’Epreuve et de la Nécessité », seul reflet supérieur d’ANWN, (Triade : 14).
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« Je crois que tous les êtres qui ne sont pas, de toute éternité, les « Dieux – Attributs » du Dieu de KEUGANT, naissent au sein d’ANWN, l’Abîme originel, ensemble de ce que l’Eternelle Sagesse rejette de toute Eternité. Ces êtres doivent tous parvenir finalement dans le Cercle de GWENVED, tels qu’OIW l’a souhaité éternellement , riches de la totalité de leurs souvenirs, de leurs expériences passées, épurés et transformés par le jeu de cette Palingénésie ( renaissance), (Triades : 12-14-17).
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« Je crois que tous ces êtres s’élèvent auparavant à travers toutes les formes possibles et imaginables de la Vie, en ce vaste kaléidoscope qu’est l’Eternelle-Nature, successivement minéraux, minéraux-plantes, végétaux, végétaux-animaux, animaux, inférieurs et supérieurs, ce jusqu’à l’état d’Homme, carrefour où les attend la Liberté Morale, et sa responsabilité. Ils constituent alors le Cercle d’Abred, le « Monde de Nécessité » et de l’Epreuve », précurseur du GWENVED de béatitude, (Triades : 14-17).
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« Je crois qu’en vertu de cette Liberté et du Choix qui en découle, et tant qu’ils se trouvent dans le plan d’ABRED, soumis à l’Expérience, à la Douleur et à la Mort transmutatrices, les Hommes peuvent, par leur acceptation ou leur refus, leur choix intelligent ou déraisonnable, s’élever ou déchoir dans l’échelle humaine, (Triades : 13-17-24).
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« Je crois que parvenus une première fois au Cercle de GWENVED, au Monde de la Plénitude, l’Etre peut redescendre volontairement au Cercle d’Abred et s’y réincarner en forme humaine, soit aux fins d’expériences nouvelles et du bénéfice spirituel et intellectuel en découlant, soit dans le but altruiste d’aider les Hommes et les êtres inférieurs à des dégager de l’ABRED. Cela, autant de fois qu’il le désire, protégé par l’Oubli, (Triades : 30-40).
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« Je crois que, par ce que l’Eternité et l’Infinité Divines font qu’OIW demeure inaccessible à la Créature, même au GWENVED, éternelles en durée, infinies en possibilité, sont ces « expériences » de l’Etre. Ainsi, la Sagesse et l’Amour Divins le font participer à une éternité et une infinité relatives, proportionnelles à son ego, images et reflets de l’Eternité et de l’Infinité Absolues, et par-là même, génératrices d’un Eternel Devenir, (Triades : 40-77).
Tels sont les dix points du Credo Druidique.
Essai sur la Théodicée Celtique Par Robert Ambelain.
NEMETON - Revue d’Etudes druidiques - Automne 1943 (Pages 134 à 142)
IL n’est qu’un seul Être, un seul Être qui soit, très réellement. Hormis cet Être, l’Être par excellence, il n’en est pas d’autre. Car tous les autres êtres procèdent de lui, subsistent en lui et par lui, et retournent un jour à lui.
Il est tout ce qui aurait pu être, mais ne sera jamais.
Il est ce qui aurait pu être, et qui a effectivement été ; tout ce qui aurait pu être, et qui est effectivement ; tout ce qui pourrait être et qui très réellement sera.
Il est donc éternellement lui-même, l’Être-des-Êtres…
Cet Être, Ineffable, Incréé, Parfait, nous autres les fils de la très vieille Celtide, nous le nommons d’un seul mot de trois lettres.
Ces trois lettres sont OIV, ou encore IOV.
Parce que ce nom est le premier qu’on lui ait donné, secrète et mystérieuse est sa prononciation. Profère-le donc si tu peux, et surtout si tu sais…
Mais sache cependant que, pour éviter de manquer au respect et à l’honneur dus à la Puissance suprême, et au Père-de-Tout, un barde ne doit jamais proférer ce Nom, sinon intérieurement et mentalement.
Car trois attributs le définissent mieux que tout nom vulgaire.
Il est en effet l’Amour, la Connaissance, et la Puissance.
De ces trois attributs primordiaux, naît alors sa Justice.
Mais sans l’un d’eux trois, il ne pourrait être nulle Justice au monde…
De la nature de « OIV »
Si « OIV » existe, que peut-il être ? Nécessairement un être purement esprit, car la Perfection doit être alors son attribut, et nos yeux et nos sens nous permettent alors de constater que, ce qui est purement matière, en est dépourvu, en grande partie.
Que peut-on envisager, en déclarant que « OIV » est un Esprit ? Qu’il n’a point de forme corporelle particulière, qu’il est libre de toute matière, ou même de toute nature distincte de son être, sans que, pour cela, l’inverse soit véridique.
Il s’ensuit que « OIV » n’est pas un être comme tous les autres êtres qui ne sont que tels ou tels êtres particularisés. Il est au contraire, au sens le plus véritable, le plus transcendant et le plus absolu de tous les êtres, soit l’Être même.
« OIV » doit nécessairement être parfait, car il ne peut rien lui manquer. Il doit être la Bonté même, étant le principe et le terme de tout Amour. Il est l’Infinité, elle-même, étant le principe et le terme de tout Amour. Il est l’infinité, elle-même, n’étant et ne pouvant être limité par rien. Il doit pénétrer toute chose et être partout, car ce qui existe, existe nécessairement en Lui et par lui.
« OIV » est nécessairement immuable, car il ne peut, étant la Perfection même avoir besoin d’acquérir quoi que ce soit. Il est éternel, car il ne saurait y avoir de succession en Lui, ne pouvant varier par le fait même de son absolue Perfection.
« OIV » ne peut être qu’unique ; il ne peut y avoir qu’un seul Créateur, une seule Cause Première, ses attributs ne pouvant être partagés et demeurer unis.
Si « OIV » ne possédait pas en Lui tous ces attributs de la Perfection essentielle, il ne serait plus Lui-même, c’est-à-dire Celui-qui-existe-par-soi. Or, Celui-qui-existe-par-soi doit nécessairement être parfait, ayant tout en lui-même. S’il est parfait, il est nécessairement bon. Il doit être infini, sans quoi quelque chose d’étranger à Sa Nature aurait action sur Lui pour le limiter. Et s’il est infini, il faut qu’il soit partout, et en toute choses.
Il doit de même être immuable, sans quoi il serait à la recherche de quelque chose, afin de se compléter. S’il est immuable, c’est qu’il est éternel, le temps étant une « succession » qui implique le changement et la variation. D’autre part, étant parfait, il ne peut être qu’Un. Deux êtres infiniment parfaits tous deux, étant une chose absolument impossible, car l’un n’aurait rien par où il se distinguerait de l’autre, et il y aurait donc nécessairement retour à l’Unité…
De l’existence de « OIV »
« OIV » existe-t-il ? Nécessairement il existe ; car s’il n’existait pas, rien de ce qui n’existe que par Lui n’existerait ! Or, tout ce qui existe (et qui n’est pas « OIV »), n’existe que par Lui. Donc, si nulle Cause Première n’existerait, rien ne serait et ne pourrait être.
Ce qui existe, et n’est pas « OIV », n’existe que par Lui, pour la raison que, ce qui n’existe pas par soi. Cet Autre, nous avons convenu de le transcrire par les trois lettres « OIV ».
Or, ce qui existe, et n’est pas « OIV », n’existe point par soi, le fait est évident. Donc, tout ce qui existe et n’est pas totalement Lui, n’existe que par Lui.
On démontre philosophiquement que ce qui existe point par soi, à l’aide du raisonnement suivant :
Rien de ce qui a besoin de quelque chose (pour subsister), n’existe par soi-même. Or, tout ce qui existe, et n’est pas réellement « OIV » a besoin de quelque chose. Donc ce qui existe, subsiste, tout en étant pas « OIV » soi-même, n’existe point par soi. Donc le Monde est momentané et relativement illusoire.
Si quelque chose existait par soi, ce quelque chose ne dépendrait et ne pourrait dépendre de rien, ni de personne. Or, tout ce qui a besoin de quelque chose ou de quelqu’un, dépend (pour être et subsister) de ce quelque chose ou de ce quelqu’un.
Quelque chose existant par soi ne saurait dépendre de nulle autre chose, ayant nécessairement tout, et en lui-même et par lui-même. Par conséquent, ce quelque chose existant par soi, ne peut recevoir quoi que ce soit de rien ni de personne.
Toute chose ou tout être, existant, ayant donc besoin de quelque chose pour être et subsister, prouve alors manifestement ( par sa seule présence) qu’une Cause Première existe, en qui et par qui tout se puise ou s’obtient.
Enfin, il est logique d’envisager un point sommital où toutes les Perfections secondaires, fragmentées, éparpillées, se rejoignent et s’unissent synthétiquement pour former, par leur réunion finale, la Perfection Unique, Totale, Absolue.
C’est ce point, ce moment, cette synthèse, que nous sommes convenus d’appeler, selon la Tradition Celtique, du composé « OIV », ou, du mot vulgaire, Dieu.
Concluons alors que :
- « OIV » existe,
- « OIV » est parfait.
De la connaissance de « OIV »
Pouvons-nous, en tant qu’être de chair, voir « OIV » ? Evidemment non. Notre corps matériel y fait obstacle, par le fait même de l’imperfection humaine, infiniment trop éloignée de la Perfection totale, pour le concevoir (en sa plénitude), ou le percevoir (sous quelque aspect que ce soit).
Nous pouvons néanmoins le connaître par la Raison d’une part, et par la Foi mystique d’autre part.
Le connaître par la Raison, c’est le percevoir, à travers les êtres qu’il créa, à travers les buts et les motifs qui les justifient.
Le connaître par la Foi, c’est le percevoir à l’aide de ce qu’il veut bien nous révéler de Lui-même, par le canal de ce qu’il est convenu d’appeler la Mystique, dont les étapes sont la méditation et l’illumination.
La Raison appartient à l’Homme, la Foi vient de « OIV ».
Concluons que la Raison et la Foi ont toutes deux pour objectif la Gnose, ou Connaissance. Cette expression impliquant la Connaissance Totale, et non des connaissances imparfaites. Il ressort alors de ce raisonnement que, puisque « OIV » est Tout, comme on l’a précédemment démontré, cette Connaissance Totale n’est autre et ne peut être ne peut être que la Connaissance « OIV ».
Elle s’obtient, en son épanouissement maximum, dans un état et un « plan » créatoriel particulier, que la Tradition Celtique nomme le « Monde Blanc » ou Gwenved.
Concevoir, percevoir, comprendre la Cause Première et toute son Œuvre, doit donc suffire à l’Homme pour ne plus rien avoir à désirer.
Mais l’Homme, créature pleine d’imperfections, ne saurait s’attaquer au mystère de l’Absolu, être dégagé et indépendant de tout ce qui n’est pas Lui, et que la Tradition Celtique situe dans le Keugant, ou « Monde Vide ».
En effet, Keugant, c’est l’Être étant lui-même la condition de son existence, n’étant l’effet d’aucune cause, ne dépendant d’aucune loi, soumis à aucune hypothèse, ne tenant à aucune nécessité. Keugant est « OIV », comme « OIV » est Keugant. Mais l’Homme, encore une fois, ne saurait concevoir Keugant…
De la création totale et du dédoublement de « OIV »
Tout est enfermé en « OIV », le Monde est, bien que n’étant pas « OIV », enclos néanmoins en « OIV », puisqu’il est le Tout par excellence, et que rien ne saurait exister sans lui. Mais alors, il se trouve que le Mal serait l’œuvre de « OIV » puisque le Mal est inhérent au Monde. Effectivement.
Dans une certaine partie de ce Tout qui constitue l’essence même de « OIV », la Perfection Suprême s’est retirée, créant ainsi le Monde. Nous allons voir pourquoi et comment.
« OIV » s’aime, nécessairement, d’un unique, infini, et éternel Amour. Et cela par le fait qu’il ne saurait raisonnablement, ni ne pas s’aimer (ce qui serait impossible), ni s’aimer insuffisamment (ce qui serait contraire à sa perfection naturelle).
IL s’aime avant toute autre créature, par le fait qu’il était, avant qu’aucune créature soit elle-même. Il est donc le premier Être à être aimé. L’infinité de cet Amour, soutenu par l’infinité de sa Toute-Puissance, justifiée par l’infinité de sa Sagesse, constitue alors les conditions nécessaires pour établir sa propre Eternité, Il est éternellement pour trois motifs :
- Parce qu’il est logique qu’il s’aime lui-même, avant tout autre être, lui succédant simplement.
- Parce qu’il est logique que cet amour soit d’une inaltérabilité absolue, puisqu’il est tout-puissant ;
- Parce qu’il est logique que cet amour éternel lui assure ainsi une éternelle durée. Pour que « OIV » ne soit plus éternel, il faudrait donc qu’il cessât de s’aimer, et que s’éteigne le divin instinct de conservation…
Mais rien n’existe pourtant en dehors de « OIV » ! Alors, l’infinité de cet Amour divin, l’incite à s’extérioriser et à se répandre hors de lui-même.
Cependant, rien n’existe en dehors de Lui, puisqu’il contient tout, en puissance ou en acte. « OIV » ne peut donc que différencier ce qu’il a dessein d’aimer. C’est cette obligatoire et inéluctable différenciation des Êtres qu’il conçoit, extérieurement à sa propre essence, qui constituera alors l’œuvre de Création.
Pour différencier certaines parties de sa propre essence du reste « OIV » se bornera à diminuer la somme de perfection qui résidait auparavant en chacune d’elles. « OIV » tend alors à se rétracter ; il se retire en partie de certaines fractions de son essence, et ceci constitue alors la Création. Elle sera nécessairement imparfaite, puisque la Perfection Totale n’y est plus. Et étant imparfaite, le Mal (Bien incomplet) y apparaît aussitôt.
Souvenons-nous cependant que ce Mal n’est qu’apparent et momentané. En se retirant d’elle-même, en partie, en libérant des particules de son essence, « OIV » ne cède qu’à cet Amour Infini qui lui est propre, et qui est, avant tous les autres, le premier de ses Attributs. « OIV » n’a créé que pour aimer d’avantage.
Mais « OIV » n’a pu demeurer un temps sans créer, puis devenir créateur, car alors il aurait varié, et cette variation (impliquant une mutation) est inapplicable à l’Infinie Perfection divine. Concluons donc que « OIV » n’a jamais varié, et qu’il a, en conséquence, éternellement créé.
Chacune de ses émanations fragmentaires, chacune des particules de son essence, ainsi différenciée du reste de lui-même, porte alors dans la théodicée celtique le nom de Manred, les « germes de Lumière », les atomes.
Leur ensemble a constitué par la suite Modurans Awdd, « ce qui est mû », soit le Monde, et dont l’apparent combat est destiné à assurer le « jeu » de la Vie. Ces deux forces sont Droug, le Bien, et Mad, le Mal.
Lorsque « OIV » s’est scindé en deux (par son acte primitif de retrait en lui-même d’une partie de ses perfections éternelles), il a donné naissance à deux « personnes » divines, indépendantes et différentes.
La première, demeurée infiniment et éternellement parfaite, a été nommée Devos, en breton moderne Doue, Dieu. C’est un des multiples noms de « OIV ». La seconde, relativement imparfaite, constitue alors le vide, le néant, l’aveugle, le noir, l’inconscient, le désordonné. C’est en quelque sorte le chaos primitif. La tradition celtique l’a nommé, en son aspect le plus extrême, Cythraul, la Puissance du Mal (c’est le Kenôme des Gnostiques, symbolisé par Diabolos).
Mais comme cette division de « OIV » en deux aspects a éternellement eu lieu, nous sommes amenés à conclure que Cythraul et Doue sont coexistant et permanents tous deux, mais que l’Eternité pure n’appartient qu’à « OIV ».
Nous avions déterminé, plus haut, que deux choses semblables ne saurait coexister, et Cythraul et Doue semblent alors venir contredire ce raisonnement logique. Mais, sagement, la tradition celtique fait observer que Cythraul et Doue sont dissemblables, étant les deux opposés, les deux contraires. Il n’y a pas éternellement deux Perfections divines mais une Infinie Perfection, et une Imperfection relative.
Une image peut rendre accessible cette énigme. Celle d’un cône de lumière, jaillissant d’un phare, et se perdant dans l’immensité de la nuit. Puis, son contraire, celle d’une ombre, dressée face à la source lumineuse, et allant se perdre en s’amenuisant, dans un océan de lumière, ombre produite nécessairement par un corps opaque.
Concluons alors que Cythraul est la matière (opaque, solide), et Doue de lumière (fluide et impalpalble).
Nota : à l’origine l’auteur de cet article avait annoncé une suite, mais hélas celle-ci n’est jamais parue à notre connaissance… Si vous, lecteur avez des informations à ce sujet un grand merci de bien vouloir nous les partager.